On a tous loupé un battement de coeur lorsqu’un·e client·e nous a envoyé un message le lendemain d’une pose en nous disant “J’ai eu une réaction allergique !” suivi de photos de leurs yeux gonflés, et rouges.

Mais quelle est la différence entre une réaction allergique ou d’une brûlure chimique ? Que peut-on faire pour les prévenir, et quel type de personne est le·la plus susceptible de les contracter ? 

En tout premier lieu, nous devrions vous expliquer à quoi on réagit lors d’une allergie, car -attention spoiler- ce n’est pas la faute des extensions ! Bon, c’est pas le scoop de l’année puisque ça fait DES ANNÉES que les extensions de cils sont élaborées à partir d’une fibre hypoallergénique que l’on appelle PBT et non - comme les noms des extensions le laissent parfois à penser - à partir de fourrure de vison ou hermine, de cachemire, ou de soie. Ces noms font souvent référence au fini de la fibre (brillant, mat, aplatie). 

La coupable des réactions allergiques ET des brûlures chimiques, c’est la colle à cils. Plus précisément le cyanoacrylate. Vous le savez sûrement, le cyanoacrylate est l’ingrédient principal de la colle à cils - c’est lui qui la rend collante. C’est aussi un agent chimique plutôt fort qui peut causer des irritations dans certaines circonstances.

Comment les différencier ? Pour faire simple, les brûlures chimiques sont à l’intérieur de l’œil - vous remarquerez que le blanc de l’œil est rouge, avec des vaiseaux éclatés. Une réaction allergique sera à l’extérieur de l'œil - les paupières seront gonflées et douloureuses.  

Qui peut avoir une brûlure chimique ? 

En gros, tout le monde. Une brûlure chimique est la conséquence directe d’un oeil ouvert pendant la pose ; si votre client·e check son téléphone pendant la pose ; si ses yeux papillonnent car il·elle boit trop de café (comme nous !) ou qu’il·elle papote trop ; si vous appuyez sur le patch pour les yeux avec vos pinces à cils et faites bouger la paupière inférieure (ça va vite) ; ou car il·elle a des yeux globuleux qui ne ferment pas complètement.


Comment les éviter ?

  • Conseillez d’éviter la caféine au moins une heure avant le traitement - cela aidera à ce que leurs paupières ne papillonnent pas, et peut favoriser leur endormissement, ce qui les empêchera de trop papoter.
  • Utilisez un morceau de sparadrap ou une pièce de monnaie stérilisée pour immobiliser la paupière supérieure et l’empêcher de s’ouvrir pendant la pose. 
  • Utilisez dusparadrap mousse plutôt que des patches pour les yeux sous les yeux pour empêcher que les vapeurs de colles ne s'introduisent dans les yeux. L’épaisseur du sparadrap mousse aide énormément, en particulier sur les client·e·s avec des yeux en peu globuleux. 
  • Vérifiez bien le placement des patches pour les yeux. Les patches et le sparadrap qui sont placés trop haut peuvent être inconfortables et conduire votre client·e à ouvrir les yeux.
  • À l’aide d’unmiroir à cils, vérifiez bien que les yeux sont bien fermés pendant la pose. 
  • Allégez la pression que vous appliquez sur vos pinces d’isolations - ça arrive tout le temps et demande un peu de pratique, mais plus vous vous rendez compte des moments où vous appliquez un peu trop de force, mieux vous le gérez ! 
  • Demandez à vos client·e·s de mettre leur alarme et téléphone en silencieux - une pose c’est un soin où l’on peut se relaxer après tout ! 

Que faire lors d’une brûlure chimique ?

Il y a très peu de choses que l’on peut faire, et il n’y a pas de solution miracle… La rougeur s'estompe en quelques jours et apparaît plus grave qu’elle ne l’est en réalité. En général, cela fait mal et l’œil est sec. On conseille au·à la client·e de se rendre à la pharmacie pour demander son avis au pharmacien. Attention, nous ne sommes pas docteur, nous ne devons ainsi pas donner des conseils médicaux, même s’il s’agit de mettre des gouttes de sérum physiologique ! 


Si quelqu’un a eu une brûlure chimique, peut-il·elle se refaire poser des extensions de cils ? 

Oui ! Il suffit de bien vérifier que l'œil est bien fermé. Gardez en tête que si votre client·e a une brûlure chimique à chaque fois qu’une pose est effectuée, il·elle est susceptible de devenir allergique. C’est pour ça qu’il est si important d’éviter une brûlure chimique ! 


Qui est susceptible de faire une réaction allergique ?

Là encore, tout le monde. C’est même plus courant qu’il s’agisse d’un·e client·e dont vous vous occupez depuis 5 ans qui vous envoie ce message plutôt que quelqu’un qui vient de commencer à se faire poser des extensions de cils. Je vous entends - “QUOI !? COMMENT ÇA ?”  Parce qu’une allergie chimique, c’est une accumulation, c’est le résultat d’un trop-plein : votre corps au bout d’un moment à être exposé finit par vous dire “Je n’aime pas ça !” - c’est aussi pour cela que si l’on pose des extensions pour un mariage, pour QUI QUE CE SOIT, on le fait au moins une semaine avant le mariage, et on fait un léger remplissage si besoin - pas de set complet juste avant une date aussi importante. Vous imaginez l’horreur ? 

Cela ne veut pas dire que TOUT LE MONDE aura une réaction, ou que de nouveaux·nouvelles client·e·s n’en n’auront pas - certains sont juste prônes à des réactions. C’est simplement pour vous dire qu’une allergie peut se développer dans le temps et se déclarer n’importe quand. Je vais me prendre moi-même comme exemple : je suis allergique aux bananes, tomates, kiwis, au latex et aux champignons (saviez-vous qu’ils ont en commun en enzyme similaire ? C’est donc commun d’être allergique aux autres si vous êtes déjà allergique à l’un d’entre-eux !). Je suis aussi allergique au lait.

Je suis donc un peu allergique à toutes ces choses, et au fur et à mesure de ma croissance, mes allergies ont évolué. Mon allergie aux champignons s’est atténuée, tandis que mon allergie au lait s’est amplifiée (Je vais même peut-être devoir dire adieu aux glaces, merci de sympathiser). Nos cellules se régénèrent complètement sur plusieurs années, et il n’est pas anormal que la réaction de notre corps à un stimuli évolue. 

 

Que peut-on faire pour réduire ce risque ?

Pour être honnête, pas grand chose. Si ils·elles sont allergiques, ils·elles vont réagir. Même si ce·cette client·e fait une pause, que vous utilisez une colle qui sèche moins vite (séchage plus lent = moins de cyanoacrylate), que vous utilisez une colle qui sèche plus vite (colle rapide = plus de cyanoacrylate mais période d’exposition aux vapeurs de colles moins longue) ou même que vous utilisezSuperbonder, (produit qui sèche la colle instantanément, là encore, moins d’exposition aux vapeurs de colle), ils·elles risquent tout de même de réagir. Il est très dur de prédire QUAND ET SI ils·elles vont réagir, mais la réalité c’est qu’à partir du moment où ils·elles réagissent, vous ne devez plus leur proposer de pose, car cela peut empirer la réaction allergique. 

Mais attendez ! Je leur ai fait un test d’allergie ! 

C’est super ! Il n’empêche que les tests d’allergie ne sont jamais sûrs à 100%. Lorsque vous effectuez un test, vous ne posez que quelques extensions sur chaque oeil et vous utilisez beaucoup moins de colle que lors d’un set complet. Lors d’un test, vous posez entre 10 et 20  extensions de cils, alors que lors d’une pose complète, vous en posez entre 80 et 150, une énorme différence d’exposition à la vapeur de colle à cils ! De plus, comme les allergies se développent et évoluent, il est tout à fait possible que cette personne supporte très bien le premier test d’allergie, ainsi que les premières poses, et que d’un coup, elle réagisse de façon imprévisible un jour. 


Que faire lorsqu’un·e client·e réagit ?

Conseillez-lui de se rendre chez le médecin ou à la pharmacie ASAP afin de demander des médicaments pour diminuer la réaction. Dites-lui bien que s’il y a besoin de retirer les extensions de cils, il faut ABSOLUMENT qu’il·elle revienne vers vous puisque vous possédez le bon produit de dépose pour ce cas. Si vous devez retirer un set sur une personne ayant une allergie, privilégiez unecrème de dépose à un gel car c’est plus facile à appliquer et ne coulera pas. Si la réaction est violente, et que les yeux sont très gonflés, c’est mieux que le·la client·e apaise les symptôme en prenant les médicaments prescrits par le docteur, et de revenir ensuite vers vous pour une dépose. Pourquoi ? Tout simplement car si les yeux sont très gonflés, la peau peut couvrir les extensions de cils, ce qui rendra la dépose très compliquée, et risque d’ajouter de la douleur à un·e client·e qui souffre déjà.


Est-il possible de reposer des extensions de cils à quelqu’un qui a déjà fait une réaction allergique ?

C’est mieux de ne pas le faire. Nous vous avons expliqué que les allergies évoluent et son cumulatives : chaque réaction risque d’être plus violente que la précédente. Et, sans vouloir être dramatique, si une personne devient extrêmement allergique, cela peut résulter en un choc anaphylactique - ce qui n’est DÉFINITIVEMENT pas ce que l’on veut ! De plus, la majorité des assureurs ne vous couvriront pas dans cette situation car vous aurez effectué une pose en connaissant cette contre-indication. 

Si votre client·e vous supplie de refaire une pose, respectez une pause d’au moins 6 mois, et essayez avec un set partiel. Faites vraiment très attention car c’est très risqué ! Et rappelez-vous, une pause de 6 mois ne garantit pas qu’il n’y aura pas de réaction allergique. 

Vous pouvez offrir à votre client·e une option alternative pour sublimer leurs cils : un lash lift. De cette façon, vous conservez ce·cette client·e, et il·elle pourra découvrir une prestation différente ! 


On espère que cela vous aidera à rendre ces réactions plus compréhensibles - cela nous arrive à tous·toutes, mais ne sont jamais drôles à gérer ! 


À très vite, 


LLP x